Poursuivons notre Revue d’effectif avec l’ailier-fort américain Steffphon Pettigrew (1,96 m, 26 ans), qui va découvrir l’Europe après avoir exercé son métier en Amérique du Sud puis en Asie (Philippines). Joueur robuste sur le plan physique et très attachant humainement, Steffphon a répondu avec bonne humeur à nos questions.

Tu es originaire du Kentucky, mais ta carrière t’a fait beaucoup voyager ces dernières années : mange-t-on plus au KFC (Kentucky Fried Chicken) dans ton Etat natal que dans le reste du monde ?

«Pour être tout à fait honnête, partout où j’ai eu l’occasion de voyager, de vivre, j’ai toujours mangé régulièrement au KFC et plus généralement du poulet. Quand je suis à l’étranger, je suis heureux de manger au KFC (rires). En revanche, quand je suis chez moi pour les vacances dans le Kentucky, je n’en mange jamais car j’ai la possibilité de déguster d’autres plats locaux, assaisonnés comme je les aime, comme j’ai l’habitude depuis mon enfance.

Lorsque l’on est un joueur américain non drafté en NBA, l’Europe représente-t-elle le meilleur défi sportif par rapport aux régions du monde que tu as visité jusqu’à présent ?

Bien entendu que l’Europe est une super destination avec d’excellents championnats. Beaucoup d’Européens jouent en NBA, c’est signe de l’excellent niveau en Europe et du bon travail effectué. Les Européens sont souvent des supers joueurs comme Tony Parker, Dirk Nowitzki. Je tiens tout de même à souligner que le niveau en Amérique du Sud est bien meilleur que ce que beaucoup de gens peuvent penser. J’ai joué au Venezuela, à Porto-Rico et là-bas, on joue un très bon basket. En Europe, c’est juste plus professionnel au niveau de l’encadrement et des structures.

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Après avoir évolué en Amérique du Sud et en Asie, as-tu des appréhensions à découvrir le basket européen, réputé plus cadenassé et tactique ?

Chaque joueur, quand il arrive dans un pays étranger, a ses appréhensions, ses propres questions, mais le Basket reste le Basket. Personnellement, je joue mon jeu et j’essaye de m’adapter rapidement, point final. C’est mon métier et j’aime cela. Ici, je vais devoir gagner le respect du corps arbitral, car je suis méconnu. Je dois aussi être capable de répondre aux attentes du staff technique au sein du système mis en place pour nous les joueurs.

Fred Brouillaud apprécie ta polyvalence sur les postes 3 et 4 ; dans quel registre préfères-tu évoluer ?

«Je suis un joueur dur (Blue color player selon les mots de Steffphon). Je joue dur tout le temps et je fais des petites choses qui ne se mesurent pas forcément dans les statistiques, mais qui aident à faire gagner des matchs. En fonction de la défense adverse proposée, je m’adapte. Si je joue ailier, je vais faire parler ma puissance et je vais essayer de poster si mon adversaire est moins physique que moi. Quand je joue poste 4, ma polyvalence et mon jeu me permettent d’attirer en dehors de la raquette mon adversaire pour ensuite être agressif et attaquer le cercle en puissance dans le drive. Tout cela dépend vraiment qui défend sur moi.

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Certains joueurs ont été surnommés Baby Shaq, au vu de ton physique on est tenté de te surnommer Baby LeBron, acceptes tu la comparaison ?

On peut comparer mon corps à celui de Lebron mais force de constater que je suis beaucoup moins athlétique et puissant que lui. J’ai juste une meilleur implantation capillaire que lui et je ne suis pas dégarni (rires). C’est mon seul avantage. C’est pour cela que je ne veux pas que l’on m’appelle Baby Lebron s’il vous plait ! En plus, ce n’est pas du tout mon joueur préféré. Depuis longtemps, j’admire Kevin Garnett. J’aime le joueur qu’il est et j’aime surtout sa capacité à faire vivre des émotions au public. Il est impliqué dans tout ce qu’il fait et il transpire le basket. Cela force le respect.

Il s’agit de ta première expérience en France, l’adaptation à la langue et aux voitures à boîte manuelle se déroule-t-elle comme tu veux ?
J’ai été habitué pendant trois saisons à écouter tous les jours de l’espagnol, donc ce n’est pas en deux semaines que je vais pouvoir être sensible à la langue française. Je vais faire des efforts progressivement. J’apprends pour le moment les mots basiques à l’aide d’une application de mon téléphone. En ce qui concerne la voiture, c’est super dur pour moi ! La première fois que j’ai conduit tout seul dans la ville de Roanne avec une voiture manuelle, j’ai « perdu les pédales » et j’ai occasionné un bouchon à moi tout seul. En y repensant, je rigole mais sur le moment ce n’est pas très drôle d’avoir une vingtaine de voitures derrière toi qui klaxonnent. Maintenant, j’appréhende de reconduire de nouveau une voiture manuelle et je prie Dieu tous les jours pour avoir un véhicule avec une boîte automatique (rires). La suite au prochain épisode. »

> La fiche de Steffphon Pettigrew sur FIBA.com

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