Après une première année dans l’obscurité d’un exercice compliqué, Alexandre Gavrilovic (24 ans, 2,08 m) a vu la lumière s’allumer cet été à la Halle, et il n’en fallait pas plus pour le voir prendre feu, à l’image de sa prestation à Saint-Chamond vendredi en clôture de la phase de poule de Leaders Cup ProB (19 points et 9 rebonds en 19 minutes). Bourreau de travail, le Strasbourgeois entend bien participer au basket festif prôné par Laurent Pluvy, en apportant ses qualités de guerrier mais pas seulement. Cette nouvelle saison, sa seconde chez les pros, doit être celle du décollage.

« Alexandre, cela a dû te faire plaisir d’être sollicité par des clubs de ProA cet été, malgré une première saison difficile avec la Chorale ?

Mon objectif c’est de jouer en ProA, donc lorsqu’il y a une équipe qui s’intéresse à moi ça fait plaisir, peu importe les circonstances de la saison. C’est un signe que ce que j’ai fait est positif. Même si la saison que nous avons réalisé collectivement était plutôt mauvaise, c’est encourageant.

Une saison, c’est ce qu’il faut pour réussir la transition entre les Etats-Unis et l’Europe, toi qui sortait l’été dernier de six années en Amérique ?

C’est vrai qu’il faut un temps pour se réadapter. Je suis parti plusieurs années aux Etats-Unis : le style de jeu y est différent, mais le plus dur c’est qu’en arrivant ici, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Je ne savais pas du tout où je me situais par rapport aux autres joueurs, de mon équipe et des adversaires, sur le plan physique et technique. C’était un peu un saut dans l’inconnu, il fallait un temps pour s’adapter. Tout comme pour les règles, le style de jeu qui est un petit peu différent. Idem en dehors du terrain : même si je suis français et que j’ai vécu en France, il fallait un temps pour se réhabituer au mode de vie, aux petites différences culturelles.

Cette saison, tu partages le poste de pivot avec Joe Burton, le MVP ProB 2016. Peut-il t’apporter des choses sur le plan basket, ou vos profils sont-ils trop éloignés pour être comparés ?

On joue le même poste, mais on a des profils différents. Joe, c’est un joueur qui a beaucoup de talent, c’est un excellent joueur qui m’apporte beaucoup tous les jours à l’entrainement. On a un profil différent, mais sur certains détails je peux apprendre de lui, sur certaines techniques qui vont me permettre d’améliorer mon jeu. Je pense à sa vision du jeu, sa patience dans le jeu, sa façon d’organiser le jeu quand la balle arrive au poste bas. C’est dans sa lecture de jeu que j’apprends plein de choses. Son shoot, son physique qui lui permet de dominer le poste intérieur, c’est purement son jeu, moi j’ai mon jeu à moi. »